Les cafetiers pestent contre le temps, le monde de la politicaille se déchire, "presentiels" et "distantiels" s'affrontent, les mandarins persistent à pérorer, le bon peuple rognonne et, dans tout ce vacarme, une voix; celle de Robert Desnos qui s'élève au dessus des autres.
Une voix, comme un tambour, voilée | ||||
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous. | ||||
Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau | ||||
Elle ne parle que d'été et de printemps. | ||||
Elle emplit le corps de joie, | ||||
Elle allume aux lèvres le sourire. | ||||
Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine | ||||
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles, | ||||
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages. | ||||
Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ? | ||||
Elle dit "La peine sera de courte durée" | ||||
Elle dit "La belle saison est proche." | ||||
Ne l'entendez-vous pas ?
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C'est ce que pense ma chatte, toute alanguie à l'écoute de ce poème et qui fait mine d'éviter mon regard comme pour m'imposer le silence.