<< "Sans lecteur, pas d'oeuvre litteraire" ironise un ami qui se plaint, comme tant d'autres, de n'avoir toujours pas reçu mon dernier livre, commandé sur une plateforme de vente depuis belle lurette! Sont-elles engorgées? Manquent-elles de personnel? s'agace-t-il.
- Je ne sais... Mais pour en revenir au lecteur dont tu parles, le plus souvent une lectrice, encore faut-il qu'il sache que mon livre est sorti! >>
Sa réflexion m'a courroucé; je sais trop bien que le lecteur et l'écrivain-vant sont indissociables.
Devinant mon exaspération, il compatit, puis se hasarde à dire sans trop de conviction:
<< Ton éditeur va le promouvoir, c'est son rôle et toi, tu feras le reste, non?
- Que Dieu t'entende concernant mon éditeur! Quant à moi, tous les salons, programmés de longue date, ont jeté l'éponge et nombre de librairies refusent d'organiser une séance de signatures de peur de voir la covid envahir leurs locaux. >>
Désemparé, il m'a quitté sur la pointe des pieds. J'ai profité d'un rayon de soleil pour me rendre en forêt. Quelques grands chênes m'ont consolé.